Gorvan se baladait dans le quartier commerçant, il comptait profiter pleinement de sa journée de repos. Ces cheveux flottaient légèrement dans le vent, poussé par la brise légère de cet agréable après-midi. C’était un jour parfait et cela se voyait dans sa démarche.

Pour changer de sa tenue de travail, il portait une veste rouge et un jean usé. Cependant, il remarquait qu’on le dévisageait souvent. Il était souvent venu par ici avec la brigade de répression, et on ne l’avait pas oublié. Il avait bien fait de penser à apporter quelques armes discrètes. Sa main alla dans sa poche pour sortir une cigarette tandis que l’autre attrapa l’objet métallique. Il commença à vouloir l’allumer avant de voir qu’il tenait un poing américain et non le Zippo qu’il espérait. Il croisa le regard d’un homme qui se moquait de lui, il rigola à son tour de l’absurdité de la situation. Il s’approcha de l’homme qui lui tendait un briquet.

Merci l’ami

Pas de soucis. Vous auriez pu avoir une étincelle en tapant contre le mur … Mais cela serait plus long

Et l’homme rigola de nouveau. Gorvan commença par aller son teinturier y récupérer ses affaires. Il s’arrêta devant un magasin spécialisé dans les accessoires de cuisine, il acheta un nouveau livre de recette et un assortiment de couteaux. Il décida de s’installer en terrasse d’un café. Il commanda un thé accompagné d’une part de tarte au chocolat. Il s’occupait en regardant les passantes. Il se ralluma une cigarette et commença à se perdre dans ces pensées.

Il repensa à sa dernière intervention dans le quartier. Un chuchoteur avait réussi à s’échapper avant de se faire rattraper. Il se souvient alors de la joie qu’il avait eue lorsqu’il l’avait vu encerclé. Il se remémore alors qu’il avait éprouvé un plaisir à l’assommer avec sa matraque télescopique et qu’il avait continué à le marteler alors qu’il était inconscient après le premier coup.

Ses jambes commencèrent à trembler en repensant à cela. Il essaya de se calmer. C’est le travail et là il devait se détendre et oublier tout cela. Il se forçait à profiter de son temps libre sans jamais évoquer son travail. Il ne voulait pas être continuellement rongé par sa haine pour ce qu’il considère comme des mutants.

Il fut ramené à la réalité par une voix familière.

Alors, on profite de son jour de congé petit chanceux.

Il releva la tête et aperçut un collègue de la milice qui lui faisait un signe de la main pour le saluer. Il répondit en levant sa tasse de thé. Il remarqua que certains des gens présent en terrasse le regardait d’une façon différente. Faire partie de la brigade de répression n’était pas aussi bien vu que de s’occuper de la protection de la ville. Il sourit et retourna à ces rêveries.

Iris, le menton posé sur sa main droite, aurait put être jugée immédiatement par cette simple pause, en flagrant délit de fainéantise, voir peut être de réflexion pour ceux étant plus optimistes.
Que nenni!
Cela aurait put être le cas si en face d'elle il n'y avait pas eu Zero.
Son regard planté avec obstination dans celui de son bras droit, elle faisait bien plus que rester assise là. Elle tentait de repousser avec conviction les limites du cerveau humain. Elle s'essayait à la télépathie.

*gâteau au chocolat... gâteau au chocolat...*

Tout spectateur ayant conscience du but de la jeune milicienne aurait pu la qualifier de cinglée. Et elle leur aurait entièrement donné raison si tout autre que Zero avait été en face d'elle. Pour être objective, elle devait avouer qu'elle n'avait toujours pas saisi la raison pour la quelle, elle s'était tournée vers lui. Mais cela continuait à lui apparaitre normal. Il était d'ailleurs le seul à être aussi proche d'elle. Si bien qu'elle n'avait même pas eut a se poser la question de qui remplirait le rôle de second si elle venait a grimper le dernier échelon de son métier.
Elle plaçait en lui une confiance aveugle sans se poser de questions.
Elle cilla d'ailleurs à cette pensée. Elle qui n'avait jamais eut la simple idée de se reposer sur les autres en quoi que soit quand elle avait pris sa vie en main, s'était entonnement liée a lui.
Un faible sourire étira ses lèvres. Comment arrivait elle à s'auto-surprendre? ... *gâteau au chocolat*
D'autres pensées parasites firent leur chemin dans son esprit et finalement son intense concentration fut interrompue par son ventre...
Elle ouvrit son portable et regarda l'heure. Elle était satisfaite. C'était l'heure de la pause.

La matinée avait était étonnamment vide... rien ne l'avait troublée. Elle s'était donc occupée de la paperasserie et avait continué a passer coups de fils sur coups de fils à quelques personnages hauts placés à qui elle devait rendre visite pour plusieurs sujets diverses. Comme son rapport mensuel à Elyin ou bien pour persuader quelques riches personnages de donner un petit don à son service... par exemple. Et oui. Tout cela lui revenait et elle devait s'en occuper.
Elle n'avait arrêtée qu'il y à dix minutes et avait quitté son bureau pour rejoindre Zero.

- On va manger un morceau? C'est moi qui invite.

Et sa proposition n'était pas a sous-estimer. Cet homme mangeait plus en un repas qu'elle ne le pouvait en un jour (1).
Iris sortit des bureaux de la MAL, les mains dans les poches de son long manteau noir en plissant les yeux sous le soleil. Assez gênée par celui-ci d'ailleurs. Elle avait toujours donné sa préférence aux journées plus couvertes. Marchant d'un pas vif aux cotés de Zero, leur pas raisonnés sur les pavés des rues les plus anciennes. Leur destination était... elle l'oublia. Son regard s'était posé sur un homme à la terrasse d'un café.
Elle haussa un sourcil, ses lèvres s’étirèrent dans un sourire en coin. Elle rectifia d'une seule main sa coiffure qui venait de libérer une mèche de cheveux d'un blanc neigeux.

- Dossier A12K5546. Milicien classé en code rouge. Pas de pouvoirs mais beaucoup trop violent. Il faisait parti du tas de dossier que je devais examiner en premier.

Se tournant vers son compagnon un sourire plus grand que le précédent, elle déclara:

- On va lui tenir compagnie pour rigoler?

Elle porta de nouveau son intention sur l'homme à la chevelure ténébreuse... il n'avait pas l'air si terrible que ça. Elle le jugea rapidement. Elle était prête à parier qu'il fumait et réduisait ainsi ses capacités. Mais elle allait vite approfondir son jugement. Elle avait toutefois une idée bien nette de ce qu'elle allait découvrir.
Seul un livre de cuisine négligemment déposé sur sa table éveillait réellement sa curiosité.


1: A part quelques exceptions toutefois assez rares, a croire qu'il y a des jours ou mon organisme m'oblige a faire le stock au cas ou la nourriture disparaitrait de la terre. Surprenant.