Ayanaëlle était différente. Elle le savait et l'utilisait plus que de raison. Elle avait cette capacité de captiver le regard de ses interlocuteurs. Était-ce du à sa prestance ou à ses cheveux, d'une belle couleur rouge ? Elle n'en savait rien. D'ailleurs, en parlant de ça, nombreuses étaient les personnes qui lui avaient demandés si c'était une couleur naturelle, et elle leurs avait à tous répondu que oui. A l'étonnement de ses parents, tous deux blonds, Yaya était née avec des cheveux rouge. Pas roux. Rouge. Cette attribut peu commun lui avait d'ailleurs valu nombres de réflexions durant son enfance. Mais elle avait finit par s'habituer. D'autant qu'en plus de ses cheveux, ses yeux avaient cette teinte rare. Pour ça, elle était passer devant pas mal de médecin. Certains avaient même dit qu'elle était une évoluée. Théorie qui était rapidement tombée à l'eau.

Chez Ayanaëlle, tout est resté au même état depuis ses douze ans. Enfin, pas tout à fait, mais c'est l'impression que ça donne. Elle a un petit visage au traits enfantin, un petit nez, une bouche fine, des grands yeux. Malgré ses 24 ans, elle ne mesure qu'un mètre cinquante. Une poitrine pas grosse, ni même généreuse, juste ce qu'il faut de son point de vue, "ça tien dans la main, c'est suffisant" lui disait sa mère. Elle a de petites mains et de longs doigts fins. Sur son annulaire trône une bague de fiançailles, celle de sa mère. Une taille fine, mais pas rachitique, des jambes courtes et des petits pieds. A la voir, on avait l'impression qu'elle allait s'envoler avec le vent.

Côté vêtements, elle portait ce qu'on lui donnait sans trop rechigner, même si elle avait une tendance à se diriger vers les robes et les jupes, qu'elle n'avait jamais pu porter dans son enfance et qu'elle affectionnait donc particulièrement.

Mais nous parlions tout à l'heure de prestance. Quelle prestance ? Ayanaëlle, si petite, si frêle, semblant si fragile, a de la prestance. De celle qu'on n’embête pas, qu'on regarde avec respect. Elle se tient droite, le cou relevé. Pas d'une façon qui se veut supérieure, elle n'est pas comme ça. Mais elle laisse comprendre aux gens qui la croisent qu'il ne faut pas lui marcher sur les pieds, sous peine d'y perdre des doigts.

Ayanaëlle fait partie de ces personnes si spéciales et si contradictoires qu'on ne peut pas les décrire sans se tromper. Ses humeurs sont si changeantes, si aléatoires. Enfin, aléatoires, ce n'est pas totalement vrai. Disons qu'elle est tout et son contraire. Elle peut dire blanc et noir dans un intervalle de dix minutes, comme ça, sans transition particulière. Beaucoup l'on cru schizophrène ou folle à lier, mais il n'en est rien. Elle est juste ... Changeante.
On l'a vu manipulatrice, vicieuse, méchante, mesquine, menteuse, fourbe et perverse. Mais on l'a aussi vu gentille, attentionnée, innocente, dévoué, fidèle, naïve et chaste. Certains l'auront dites polie, d'autre vulgaire. Tout et son contraire je vous dis.
On pourrait attribuer ça à une pathologie quelconque, mais elle est juste comme ça. Elle met, la plupart du temps, un point d'honneur à s'adapter aux personnes avec lesquelles elle parle.

Mais sa véritable personnalité, celle qu'elle est vraiment, elle l'a cachée tout au fond d'elle même. Coincé entre la raison et la force, elle ne se dévoile pas. Celle qu'Ayanaëlle est vraiment, personne ne le sait exactement.

Louise Devy, troisième du nom, était née dans la rue. Elle avait passé le plus clair de son enfance à suivre son frère partout et elle avait passé toute son adolescence à voler, coucher et se battre. C'était a conception de la vie. Sex, fight and steal. Et, sans se vanter, elle était plutôt douée dans ces trois disciplines.
Un soir, alors qu'elle traînait avec des amies,, elle s'était fait aguicher par un espèce de fou en blouse blanche. On lui avait dit énormément de mal des scientifiques. On lui avait dit et répété qu'il fallait les éviter comme la peste, que c'était de leurs faute si elle était pauvre. C'est donc par pur esprit de contradiction et de rébellion qu'elle finit la nuit dans son lit. Ce fut, pour elle, le début de la fin. Il fit d'elle sa maîtresse, la força à quitter le domicile familiale, la propulsant dans le monde étrange et clinquant des personnes qui avaient ce qu'elles voulaient. De soirée mondaine en soirée mondaine, Louise découvrit les joies de la drogue et de l'alcool. Et puis, l'été de ses 20 ans, un an à peine après sa rencontre avec Johan (le scientifique), elle accouchait d'une petite fille. Ayanaëlle. Pour tout dire, son nom avait été pendant longtemps un sujet à discorde. C'est deux ans plus tard qu'elle s'appela définitivement Ayanaëlle, date à laquelle Johan s'était lassé et avait quitté Louise, laissant une enfant d'a peine deux ans dans les bras d'une débauchée complètement camée.Délaissée par son scientifique, Louise perdit "l'affection" de la plupart des gens qu'elle fréquentait. Elle fit tout ce qu'elle pouvait pour retourner parmi les "étoiles", étant plus pathétique qu'autre chose. Elle fit tout mais surtout n'importe quoi pour pouvoir avoir sa dose quotidienne. Et elle haï sa fille, la tenant pour seule responsable de sa situation. Elle la battait, l'insultait. Elle lui avait même fait subir toute une série de testes particulièrement douloureux sous prétexte que ses cheveux rouge était peut-être signe qu'elle était une évoluée.
Ayanaëlle avait grandit dans cette ambiance.
Contrainte et forcée, Yaya avait appris à se débrouiller seule, ne pouvant compter que sur elle-même. Elle n'était pas aller à l'école, avait eu beaucoup de mal à rencontrée des gens. Elle avait passé le plus clair de son enfance sur le terrain vague à observer les gens, le soleil qui se couchait ou juste le vent qui soufflait. Des heures durant, elle restait immobile, la, telle une statue. C'est la bas qu'elle avait rencontrée Elyin*, qui fut, il me semble, son premier ami. Yaya appris qu'il était le fils d'un grand scientifique, que sa mère était morte lorsqu'il était très jeune et que, de temps en temps, il faisait des petites fugues pour errer dans les rues déserte. Poussée par la pitié (ou par quelques autres sentiments), il enseigna à Yaya à lire et à écrire. Il l'avait même invité chez lui une fois. Mais on lui avait bien fait comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue. Dés lors, elle n'avait plus revu Elyin. Trop jeune pour comprendre ce qu'on lui reprochait, elle était partie dépitée. Par contre, rapidement, elle avait su. Enfin, on le lui avait dit. Rejetée, insultée, elle avait peu à peu cesser de fréquenter les lieux ou il y avait du monde.

Un soir, elle était rentrée très tard de chez elle, couverte de coups. Sa mère n'avait pas réagit, trop bourée pour voir quoi que ce soit. Ayanaëlle avait pris sur elle, elle avait mis sa mère au lit, l'avait bordé et alors qu'elle s’apprêtait à partir, Louise avait parlé. Elle avait parlé du père de Yaya. Cette dernière avait écouté, avec attention et sa mère s'était endormi, ne se rendant certainement même pas compte des choses qu'elle avait dites. C'est ce jour là, 11 novembre, que Ayanaëlle avait pris la décision, qui allait régir sa vie.

~ I Will Not Live For Ever ~

Dix ans plus tard, Yaya avait bien grandit. Elle avait lu tellement de livre qu'aller à l'école ne lui aurait pas servi à beaucoup plus. Elle avait soif d'apprendre. Elle voulait réaliser la promesse qu'elle s'était faite dix années auparavant, et qui l'avait rendu forte comme elle l'est aujourd'hui. Et les gens qu'elle avait rencontrée, et bien trop souvent mise à l'écart, l'avait rendu aussi fermée. Sa mère avait fait une overdose, 2 ans plus tôt, et Aya s'était retrouver seule, mais, au final, cela ne changeait pas vraiment et bien qu'elle ai du mal à le comprendre et à se l'avouer, sa mère lui manquait tout de même un peu. Mais aujourd'hui, elle allait tenir sa promesse, elle allait revoir son père. Enfin, elle l’espérait. Suite à un entretien durant lequel elle avait du démontrer qu'elle savait ce qu'elle faisait, et que la science était un sujet qu'elle maîtrisait, elle avait été embauché. Et maintenant, elle se retrouvait sur le Lagoria ...